Ictus amnésique : après un rapport sexuel, un homme perd subitement la mémoire
Après avoir eu un rapport sexuel avec sa femme, un américain de 53 ans a présenté d’importants troubles de la mémoire. Une « amnésie transitoire » extrêmement rare.
Plus de peur que de mal. Si l’homme atteint d’amnésie transitoire a rapidement été admis aux urgences, l’examen neurologique n’a rien montré d’anormal.
Pas de traumatisme crânien, ni d’AVC
Selon les données rapportées par des médecins de l’hôpital Long Island Jewish Forest Hills (Queens, New York), l’homme, âgé de 53 ans, a directement été transporté aux urgences après s’être senti confus – juste après un rapport sexuel.
S’il était incapable de se souvenir ni de la date du jour ni de son adresse, celui-ci se montrait pour autant « conscient, cohérent et alerte ».
Fait étonnant : l’examen neurologique n’a révélé aucun élément troublant. Le quinquagénaire ne présentait pas de troubles de la vision, de douleurs dans la poitrine, de gêne respiratoire, ni de faiblesse musculaire.
Il n’avait par ailleurs pas d’antécédents particuliers (AVC, démence, épilepsie) et avait un mode de vie plutôt sain (pas de tabac, drogue, alcool).
13 heures après sa perte de mémoire, un examen par résonance magnétique (IRM en séquence diffusion) a révélé la présence d’un hypersignal punctiforme (un signal de forte intensité, apparaissant sur l’image IRM comme une plage blanche ou gris pâle) dans la région de l’hippocampe.
Un « ictus amnésique » en cause
Quelques mois plus tard, le patient subit à nouveau des examens, dont une IRM cérébrale, qui montre la disparition de l’hypersignal dans son lobe temporal interne droit.
Les experts concluent que l’homme de 53 ans n’a pas souffert d’un accident vasculaire cérébral (AVC), mais d’un « ictus amnésique » – c’est-à-dire un trouble de la mémoire qui survient brutalement et ne dure que quelques heures.
« On sait que l’activité sexuelle peut entraîner des modifications vasculaires par la sécrétion de nombreuses molécules dans la circulation. Cet ictus amnésique peut donc être comparé à une sorte de spasme vasculaire cérébral – heureusement complètement réversible. C’est un phénomène relativement rare (5 personnes sur 100 000) et bénin« , confie le Dr Msika-Razon médecin généraliste.
Dans 40% des cas, l’ictus amnésique s’accompagne de céphalées. Plus rarement, « des nausées, des paresthésies ou des phosphènes peuvent enrichir cette liste de symptômes« , précise la revue mensuelle La Lettre du Neurologue.